garde-toi bien de l’offenser. » Et le garçon répondit : « Avec joie et plaisir ! » et se hâta d’aller trouver Giafar, qui le vit s’approcher, et il lui dit : « Au nom d’Allah ! ô mon seigneur, aie, de grâce ! la générosité de venir trouver notre maître. » Et Giafar franchit la porte avec le jeune garçon, et, arrivant devant l’entrée de la tente, il remit sa mule aux esclaves empressés, et franchit le seuil. Et le jeune homme était déjà debout sur ses deux pieds, en son honneur ; et il s’avança vers lui, en étendant largement ses deux mains, et le salua comme s’il l’eût toujours connu, et, après avoir remercié Allah pour son envoi, il chanta :
« Ô mon visiteur, sois le bien venu. Tu nous égaies par ta présence, et nous fais revivre par cette union.
Je le jure par ton visage, je vis lorsque tu apparais, et je meurs lorsque tu disparais ! »
Et, ayant chanté cela en l’honneur de Giafar, il lui dit : « Qu’il te plaise de t’asseoir, ô mon doux seigneur. Et louanges à Allah pour ton heureuse arrivée ! » Et il récita la prière de l’envoi d’Allah, et il continua ainsi son chant :
« Si de ta venue, nous avions été d’avance prévenus,
Pour tapis à tes pieds nous aurions étendu le pur sang de nos cœurs et le velours noir de nos yeux.
Car ta place est au-dessus de nos paupières. »