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histoire du livre magique
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MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ce sont là des portes que tu n’as pas le temps d’ouvrir. Pars pour Damas, car tel est pour toi le décret du destin ! » Et il ajouta : « Quant à ce qui pourra survenir, après ton départ, Allah y pourvoira. »

En conséquence, Giafar le vizir inclina l’oreille aux paroles de son père, et, sans délai ni retard, prit avec lui un sac qui contenait mille dinars, passa sa ceinture et son épée, prit congé de son père et de son frère, monta sur une mule et, sans se faire accompagner par un esclave ou un serviteur, il se mit en route pour Damas. Et, en ligne droite, à travers le désert, il voyagea, et ne cessa de voyager que le dixième jour, en arrivant à la plaine verte, El-Marj, qui est l’entrée de Damas la réjouissante.

Et il vit le beau minaret de l’Épousée, qui émergeait de la verdure environnante, revêtu depuis la base jusqu’au sommet de tuiles dorées, et les jardins arrosés d’eaux courantes où vivaient les troupes des fleurs ; et les champs de myrtes, et les monts de violettes et les champs de lauriers-roses. Et il s’arrêta à regarder toute cette beauté, en écoutant dans les arbres les oiseaux chanteurs. Et il vit que c’était