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les séances… (faïrouz et son épouse)
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Et c’est parce que je veux que tout le monde le sache, et que ton père se réjouisse en voyant sur toi toutes ces parures, que je désire te voir aller là où je te dis : « Et elle répondit : « Avec amour et de tout cœur joyeux ! »

Et elle se para de tout ce que lui avait apporté son époux, et de tout ce qu’elle possédait déjà, et alla à la maison de son père. Et son père se réjouit fort de sa venue et de voir tout ce qu’il y avait de beau sur elle. Et elle resta dans la maison de son père, pendant un mois entier, sans que son époux Faïrouz eût songé à venir la chercher, et sans qu’il eût seulement envoyé demander de ses nouvelles.

Aussi, au bout de ce mois de séparation, le frère de la jeune femme vint trouver Faïrouz et lui dit : « Ô Faïrouz, si tu ne veux pas révéler le motif de ta colère contre ton épouse et de l’abandon où tu la laisses, viens, et plaide l’affaire avec nous devant le roi, notre maître ! » Et Faïrouz répondit : « Si vous autres vous voulez plaider, moi je ne plaiderai pas ! » Et le frère de l’adolescente dit : « Viens tout de même, et tu m’entendras plaider ! » Et il s’en alla avec lui devant le roi.

Et ils trouvèrent le roi dans la salle des audiences, et le kâdi assis à côté de lui. Et le frère de la jeune femme, après avoir embrassé la terre entre les mains du roi, dit : « Ô notre maître, je viens plaider pour une affaire ! » Et le roi lui dit : « Les affaires à plaider regardent le seigneur kâdi. C’est à lui qu’il te faut t’adresser ! » Et le frère de la jeune femme se tourna vers le kâdi, et dit : « Qu’Allah assiste notre seigneur le kâdi ! Or, voici notre affaire et notre plainte : Nous