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les séances… (le barbier émasculé)
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ce client inespéré, afin de le conduire moi-même à ma boutique, de peur qu’il ne la confonde avec celles de mes voisins ! » Et, sans quitter la porte un instant des yeux, il s’immobilisa définitivement.

Mais pour ce qui est du youzbaschi, lorsqu’il arriva à l’endroit du rendez-vous, son ami, qui l’avait invité, lui dit : « Ya sidi, pardonne-moi l’incivilité sans pareille dont je suis coupable envers toi. Mais ma mère vient de mourir, et il faut que je prépare l’enterrement. Excuse-moi donc de ne pouvoir me réjouir aujourd’hui avec toi, et pardonne-moi mes mauvaises manières. Allah est généreux ! et nous reviendrons ici ensemble, prochainement. » Et il prit congé de lui, en s’excusant encore beaucoup, et s’en alla en sa voie. Et le youzbaschi, le nez bien allongé, dit en lui-même : « Qu’Allah maudisse les vieilles calamiteuses qui noircissent d’une si vilaine sorte les jours de l’amusement ! Et que le Malin les enfonce dans le plus profond des trous du cinquième enfer ! » Et, ce disant, il cracha en l’air, avec fureur…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-TREIZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et le youzbaschi, le nez bien allongé, dit en lui--