Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 14, trad Mardrus, 1903.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.
les séances… (le barbier émasculé)
243

conduisit, sans prononcer une parole, à la demeure du cheikh, son époux.

Lorsque le cheikh vit revenir son épouse avec le jeune Habib, son cousin, et qu’il eut compris la raison qui les amenait ainsi tous deux vers sa demeure, il les introduisit dans sa propre chambre, et les embrassa comme un père embrasse ses enfants, et leur dit d’une voix pleine de gravité : « Quand le Croyant a dit à son épouse : « Tu es ma fille, de ma chair et de mon sang ! » nulle puissance ne saurait le délier de ses paroles ! Ainsi donc, ô mes enfants, vous ne me devez rien ! Car je suis lié par mes propres paroles ! »

Et, ayant ainsi parlé, il écrivit en leur nom sa maison et ses biens, et s’en alla habiter une autre ville.

— Et Schahrazade laissa au roi Schahriar le soin de conclure, sans lui rien demander à ce sujet. Et, cette nuit-là, elle dit encore :


LE BARBIER ÉMASCULÉ


Il est raconté qu’il y avait au Caire un jeune garçon, sans égal pour la beauté et les mérites. Et il avait pour amie, qui l’aimait beaucoup et qu’il aimait, une adolescente dont l’époux était un youzbaschi, chef de cent gardiens de police, homme plein de