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les mille nuits et une nuit

fille, sans hésiter, et va consoler ton cousin, qui doit te pleurer comme on pleure les morts ! »

Et il l’aida à se lever, et lui passa lui-même ses belles robes et ses pierreries de noces, et l’accompagna jusqu’à la porte. Et elle sortit dans la rue, avec ses belles robes et ses pierreries, comme une idole promenée, un jour de fête, par les mécréants…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et elle sortit dans la rue avec ses belles robes et ses pierreries, comme une idole promenée un jour de fête par les mécréants.

Mais à peine eut-elle fait vingt pas dans la rue, où pas une âme ne passait à cette heure de la nuit, que soudain une forme noire bondit de l’ombre et s’élança vers elle. Or, c’était un voleur, à l’affût de quelque gibier de nuit, qui avait vu briller ses pierreries, et s’était dit : « Voilà de quoi m’enrichir pour la vie ! » Et il l’arrêta brutalement et se prépara à la dépouiller, en lui disant d’une voix étouffée et effrayante : « Si tu ouvres la bouche pour crier, ta longueur entrera dans ta largeur ! » Et déjà il avait mis la main sur ses colliers, quand son regard