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les séances… (le capitaine de police)
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lard tout à fait, qui de sa nature était plein d’entrain et de gaieté, et qui, du matin au soir, chantait sans désemparer d’une voix fort belle. Et la jeune épouse du capitaine kurde fut subjuguée par les charmes et la voix du fils du boucher, et il arriva entre eux ce qui arriva…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-ONZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et la jeune épouse du capitaine kurde fut subjuguée par les charmes et la voix du fils du boucher ; et il arriva ce qui arriva.

Et le seigneur kurde rentra ce jour-là plus tôt que de coutume, et introduisit la clef dans la serrure, pour ouvrir la porte. Et son épouse, qui était en puissance de copulation, à ce moment-là, entendit le grincement de la clef, et lâcha tout pour sauter sur ses deux pieds. Et elle se hâta de cacher son amant dans un coin de la chambre, derrière la corde sur laquelle étaient pendus tous les habits de son époux et les siens propres. Puis elle prit son grand voile, celui dont elle s’enveloppait d’ordinaire, et descendit le petit escalier à la rencontre de son mari, le capitaine, qui, ayant monté la moitié des mar-