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les mille nuits et une nuit

fils. Et j’ai longtemps cherché ce délieur-là, sans le trouver. Et j’ai fini par te rencontrer. Et j’ai compris, en te voyant, que tu serais un délieur parfait. Et je t’ai choisi. Et il est arrivé ce qui est arrivé. Ouassalam ! »

Et, là-dessus, elle le poussa hors de la maison, et ferma la porte, tandis que le premier époux, devant le même kâdi et les mêmes témoins, écrivait un second contrat de mariage sur sa première épouse.

Et tel est, ô Roi fortuné, l’histoire du Délieur. Mais elle est loin d’être aussi délicieuse que l’Histoire du Capitaine de police.


LE CAPITAINE DE POLICE


Il y avait autrefois au Caire un Kurde, venu en Égypte sous le règne du roi victorieux Saladin — qu’Allah l’ait en Ses bonnes grâces ! Et ce Kurde était un homme d’une terrible carrure, avec de grosses moustaches et une barbe qui lui montait jusqu’aux yeux, et des sourcils qui lui tombaient sur les yeux, et des touffes de poils qui lui sortaient du nez et des oreilles. Et son air était si rébarbatif, qu’il devint bientôt capitaine de police. Et les gamins du quartier, rien qu’en le voyant de loin, s’enfuyaient livrant leurs jambes au vent, plus vite que s’ils avaient vu apparaître une goule. Et les mères