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les séances charmantes… (le délieur…)
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Et, séance tenante, on tomba d’accord sur toutes les questions, et on convint que les noces se célébreraient dans le plus bref délai, sans cérémonies ni invitations, sans musiciens ni danseuses ni chanteuses, et sans promenades ni cortèges.

Et, au jour fixé, on fit venir le kâdi et les témoins. Et on écrivit le contrat, suivant les prescriptions de la Loi. Et la mère, en présence du kâdi et des témoins, introduisit le jeune homme dans la chambre nuptiale, et le laissa seul avec son épouse, en lui disant : « Jouissez de votre destinée, ô mes enfants ! » Et, cette nuit-là, il n’y eut pas dans toute la ville de Damas, au pays de Scham, un couple plus beau que celui de ces deux jeunes enlacés, qui s’adaptaient l’un à l’autre comme les deux moitiés de la même amande.

Et le lendemain, après une nuit passée dans les délices, l’adolescent se leva et alla faire ses ablutions au hammam. Après quoi il alla à sa boutique comme à l’ordinaire, et y resta jusqu’à la fermeture du souk. Et alors il se leva et revint à sa nouvelle maison retrouver son épouse.

Et il entra au harem, et alla droit à la chambre nuptiale, où la veille il avait goûté tant de choses excellentes. Et voilà que sous la moustiquaire son épouse était endormie, les cheveux défaits, côte-à-côte avec un jeune garçon à la joue vierge de poil, qui la serrait avec amour contre lui.

À cette vue, le monde noircit sur le visage de l’adolescent qui se précipita hors de la chambre pour aller chercher la mère et lui faire voir ce qu’il y avait à voir. Et il rencontra précisément la mère qui