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les mille nuits et une nuit

je servirai d’intermédiaire entre toi et cette adolescente, qui est ma propre fille. » Et le jeune homme dit : « C’est dans ta main que se trouve la bénédiction, ô dame choisie ! Certes, par le Prophète ! — sur Lui la prière et la paix ! — mon désir est extrême de cette adolescente, ta fille. Mais, hélas ! le désir n’est pas la réalité, et, si j’en juge par les apparences, ta fille est bien trop riche pour moi. » Mais elle se récria, disant : « Par le Prophète ! ô mon fils, qu’a cela ne tienne ! Car nous te faisons grâce de la dot que l’époux doit écrire au nom de l’épousée, et nous prendrons à notre charge tous les frais des noces et toutes les dépenses. Tu n’as donc qu’à te laisser faire, et tu trouveras bon gîte, pain chaud, chair ferme et bien-être ! Car, quand on trouve un être aussi beau que toi, on le prend tel qu’il est, sans lui demander autre chose que d’agir avec vaillance, lors de ce que tu sais, sec, dur et longtemps ! » Et l’adolescent répondit : « Il n’y a point d’inconvénient…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-DIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … sec, dur et longtemps ! » Et l’adolescent répondit : « Il n’y a point d’inconvénient. »