Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 14, trad Mardrus, 1903.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
les mille nuits et une nuit

Mais soudain la vraie jeune fille sortit de sa cachette, et, par derrière, elle lui retint le bras, et l’embrassa en lui disant : « Pardonnons-nous et Allah nous pardonnera ! »

Et le fils du sultan oublia toutes ses tribulations, en voyant le sourire de l’exquise adolescente qu’il avait tant désirée. Et il lui pardonna et l’aima.

Et ils vécurent dans la prospérité, en laissant une nombreuse postérité.

— Et Schahrazade, ne se sentant point fatiguée cette nuit-là, raconta encore au roi Schahriar, l’histoire suivante, qui est celle du Délieur.


LE DÉLIEUR


On raconte qu’il y avait dans la ville de Damas, au pays de Scham, un jeune marchand dans sa boutique, qui était comme la lune dans sa quatorzième nuit, si beau et si attirant que pas une des acheteuses du souk ne résistait à sa merveilleuse beauté. Car, en vérité, il était une joie pour l’œil qui le regardait, et une damnation pour l’âme du spectateur. Et c’est de lui que le poète a dit :

Mon seigneur est le roi de la beauté, et dans son corps, œuvre de son Créateur, pas un coin n’est négligeable, car tout est également parfait.