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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… La jeune fille dit au vendeur de pois chiches, son père : « Raconte-moi la calamité, ô père, car peut-être de la sorte cessera le rétrécissement, et se dilatera ta poitrine. » Et il lui raconta l’affaire, depuis le commencement jusqu’à la fin, sans en oublier un détail. Mais il n’y a aucune utilité à la répéter.

Lorsque la jeune Zeina eut entendu le récit de l’aventure de son père, et compris le motif de son chagrin, de son changement de teint et de son rétrécissement de poitrine, elle se mit à rire beaucoup, beaucoup, tellement qu’elle faillit s’évanouir. Puis elle se tourna vers lui, et lui dit ; « N’est-ce donc que cela, ô mon père ? Par Allah ! sois alors sans inquiétude et sans soucis, et rapporte-t’en à mes conseils dans cette affaire ! Et ce sera au tour du fils du sultan, ce rien du tout, de se mordre les doigts et d’éclater de dépit. Voici ! » Et elle réfléchit un instant et dit : « Pour ce qui est de la première condition, tu n’auras qu’à aller chez notre voisin le pêcheur, et à le prier de te vendre un de ses filets. Et tu m’apporteras ce filet, et je t’en ferai une robe que tu passeras sur ton