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les séances charmantes… (le fils du roi…)
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extrêmement formalisés, et devinrent bien noirs, quant au visage, de honte et d’indignation. Et le sultan éclata contre elles en réprimandes et en reproches, leur disant : « Voilà que, non contentes d’avoir voulu ma mort par l’asphyxie et l’empoisonnement, vous voulez me rendre la risée du peuple, et nous compromettre tous et nous déshonorer en public ! » Et la sultane, également, les reçut avec des paroles courroucées et des yeux de travers. Et on ne sait pas ce qui serait arrivé, si on n’était venu annoncer l’approche du cortège de la troisième princesse. Et le cœur du sultan et de son épouse furent pleins d’appréhension ; car ils se disaient : « Si tel a été l’équipage des deux premières, qui sont de notre espèce d’êtres humains, quel va être celui de la troisième, qui est de la race des tortues ? » Et ils invoquèrent le nom d’Allah, disant : « Il n’y a de recours et il n’y a de refuge qu’en Allah, qui est grand et puissant ! » Et ils attendirent la calamité, en s’arrêtant de respirer…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Et ils attendirent la calamité, en s’arrêtant de respirer.