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les séances… (histoire du bouc…)
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loin de se cacher sous le divan comme l’avait fait la vieille, elle alla s’asseoir sur le grand trône, qui s’élevait à la place d’honneur, au bord du bassin. Et, pour toute précaution, elle ramena son petit voile sur son visage.

Or, elle était à peine installée de la sorte, comme une reine sur son trône, qu’un bruit très doux se fit entendre, non point de sabots heurtant le sol, mais d’un pas léger qui courait, annonciateur de son propriétaire. Et, comme un diamant, entra l’adolescent.

Et il arriva ce qui arriva.

Et dans le cœur des deux amoureux la joie succéda aux tourments. Et ils s’unirent comme l’amant s’unit à son amant, tandis que de la voûte et des murs et de tous les coins de l’appartement se faisait entendre l’harmonie des chants, et que s’élevaient les voix des servants en l’honneur de la fille du sultan.

Et, après un certain temps passé là par les amants dans les délices et les plaisirs charmants, ils s’en retournèrent au palais du sultan, où leur arrivée fut accueillie avec enchantement, aussi bien par leurs parents que par les petits et les grands, au milieu des réjouissances et des chants, et du pavoisement de toute la ville par ses habitants.

Et dès lors, ils vécurent contents et prospérant. Mais Allah est le plus grand !

— Et Schahrazade, ne se sentant pas fatiguée cette nuit-là, dit encore :