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les rencontres d’al-rachid… (la jument…)
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ver à prononcer un seul mot, tandis que des larmes coulaient de ses yeux et tombaient sur sa poitrine, le khalifat changea de ton à son égard et, plus intrigué que jamais, il lui dit d’une voix douce : « Ô jeune homme, oublie que tu es en présence de l’émir des Croyants, et parle ici en toute liberté, comme si tu étais au milieu de tes amis, car je vois bien que ton histoire doit être une bien étrange histoire, et le motif de ta conduite un bien étrange motif. Et, moi, je jure par les mérites de mes ancêtres les Glorieux, qu’il ne te sera fait aucun mal. » Et, de son côté, Giafar se mit à faire au jeune homme, avec la tête et avec les yeux, des signes péremptoires d’encouragement qui signifiaient clairement : « Parle en toute confiance. Et sois sans aucune inquiétude. »

Alors le jeune homme commença à rattraper son souffle perdu et, ayant relevé la tête, il embrassa encore une fois la terre entre les mains du khalifat, et dit :


HISTOIRE DU JEUNE HOMME MAÎTRE DE LA JUMENT BLANCHE


Sache, ô émir des Croyants, que je suis connu dans mon quartier où l’on m’appelle Sidi Némân. Et l’histoire qui est mon histoire et que je vais, sur ton ordre, te raconter, est un mystère de la foi musulmane. Et si elle était écrite avec les aiguilles sur le