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les mille nuits et une nuit

vénient. Mais cette affaire regarde ta mère, et c’est à elle qu’il te faut t’adresser. Car, moi, je ne sais pas, et elle sait ! »

Et le fils du roi alla trouver sa mère et, lui ayant montré le bracelet et raconté l’affaire, lui dit : « C’est toi, ô mère, qui peux me marier avec la propriétaire d’une si charmante cheville, à laquelle mon cœur s’est attaché. Car mon père m’a dit que toi tu savais, et que lui ne savait pas ! » Et sa mère lui répondit : « J’écoute et j’obéis. » Et elle se leva sur ses deux pieds, et appela ses femmes, et sortit avec elles à la recherche de la maîtresse du bracelet.

Et elles parcoururent toutes les maisons de la ville, et entrèrent dans tous les harems, en essayant sur le pied de toutes les femmes et de toutes les jeunes filles le bracelet de cheville. Mais tous les pieds furent trouvés trop grands pour l’étroitesse de l’objet. Et, au bout de quinze jours de vaines recherches et d’essayages, elles arrivèrent à la maison des trois sœurs. Et la reine, avec ses propres mains, essaya le bracelet de diamants sur la cheville des trois jeunes filles, et elle poussa un grand cri de joie en constatant qu’il s’ajustait à merveille sur la cheville de la plus petite.

Et la reine embrassa la jeune fille ; et les autres dames, suivantes de la reine, l’embrassèrent également. Et elles la prirent par la main, et la conduisirent au palais, où son mariage avec le fils du roi fut aussitôt décidé. Et l’on commença les cérémonies des noces, qui devaient durer quarante jours et quarante nuits.

Or, le dernier jour, après que la jeune fille eût été conduite au hammam, ses sœurs, qu’elle avait