Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 14, trad Mardrus, 1903.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
les mille nuits et une nuit

part sur la terre ferme, attendant pour cela qu’il eût seulement fini de traverser un bras de mer au-dessus duquel il planait, quand le jeune garçon dit à la jeune fille, sa sœur : « Ma sœur, je vais chatouiller le cul de cet oiseau…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUATRE-VINGT-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

… le jeune garçon dit à la jeune fille, sa sœur : « Ma sœur, je vais chatouiller le cul de cet oiseau ! » Et la jeune fille, le cœur battant d’épouvante, s’écria d’une voix tremblante : « Ô ! de grâce, mon chéri, ne fais pas ça, ne fais pas ça ! Il nous lâchera, et nous tomberons ! » Il dit : « Pour ce qui est de chatouiller le cul de cet oiseau, j’en ai bien envie ! » Elle dit : « Nous mourrons ! » Il dit : « Il faut ! Et c’est comme ça ! » Et il fit cela même qu’il avait dit. Et l’oiseau chatouillé fit un soubresaut de travers, tant la chose lui fut désagréable, et lâcha ce qu’il tenait, à savoir le frère et la sœur.

Et ils tombèrent dans la mer. Et ils coulèrent jusqu’au fond de la mer, qui était excessivement profonde. Mais, comme ils savaient nager, ils purent remonter à la surface de l’eau, et gagner le rivage.