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les rencontres d'al-rachid…
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répondit par l’ouïe et l’obéissance, et le khalifat le laissa au meidân pour rentrer seul à son palais, ce jour-là…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

… Et Giafar répondit par l’ouïe et l’obéissance, et le khalifat le laissa au meidân pour rentrer seul à son palais, ce jour-là.

Or, le lendemain, après la prière du milieu de l’après-midi, le khalifat entra dans le diwân des audiences, et le grand-vizir Giafar introduisit aussitôt en sa présence les cinq personnages qu’ils avaient rencontrés la veille sur le pont de Baghdad, à savoir l’aveugle qui se faisait souffleter, l’estropié maître d’école, le cheikh généreux, le noble cavalier derrière qui l’on jouait des airs indiens et chinois, et le jeune homme maître de la jument blanche. Et lorsqu’ils se furent prosternés tous les cinq devant son trône et eurent embrassé la terre entre ses mains, le khalifat leur fit de la tête signe de se relever, et Giafar les plaça en bon ordre l’un à côté de l’autre sur le tapis, au pied du trône.

Alors Al-Rachid se tourna d’abord vers le jeune