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les mille nuits et une nuit

et grâce à laquelle je dois d’être parvenu jusqu’au seuil de ta grandeur. » Et, voyant que son maître était déjà plein d’attention, il raconta ainsi son histoire, disant :

« Je suis né, ô mon seigneur et la couronne sur ma tête, dans cette ville bienheureuse de Damas, d’un père qui se nommait Abdallah, et qui était l’un des marchands les plus estimables de tout le pays de Scham. Et rien ne fut épargné pour mon éducation, car je reçus les leçons des maîtres les plus versés dans l’étude de la théologie, de la jurisprudence, de l’algèbre, de la poésie, de l’astronomie, de la calligraphie, de l’arithmétique et des traditions de notre foi. Et l’on m’apprit également toutes les langues qui se parlent dans le domaine de ta souveraineté, d’une mer à l’autre mer, afin que si je parcourais un jour le monde, par amour du voyage, cela pût me servir dans les pays des hommes. Et c’est ainsi que j’appris, outre tous les dialectes de notre langue, le parler des Persans, des Grecs, des Tatars, des Kurdes, des Indiens et des Chinois. Et mes maîtres surent m’enseigner tout cela d’une telle manière que je retins tout ce que j’appris, et que l’on me citait en exemple aux écoliers rétifs…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.