tonnant, entre les mains du khalifat, et, sur l’ordre qui lui en fut donné, raconta ainsi ce qu’il avait à raconter. Il dit :
Sache, ô émir des Croyants, que pour ma part, au temps de ma jeunesse, j’étais conducteur de chameaux. Et, grâce à mon travail et à ma persévérance, j’avais fini par être propriétaire de quatre-vingts chameaux, en bien propre. Et je les louais aux caravanes, pour les affaires commerciales entre les pays, et pour le temps du pèlerinage, ce qui me valait de gros bénéfices, et faisait augmenter, d’année en année, mon capital et mes intérêts. Et, de jour en jour, mon désir de devenir encore plus riche augmentait avec mes bénéfices, et je ne pensais à rien moins qu’à devenir le plus riche des conducteurs de chameaux de l’Irak.
Or, un jour d’entre les jours, comme je revenais de Bassra à vide, avec mes quatre-vingts chameaux que j’avais conduits dans cette ville chargés de marchandises à destination de l’Inde, et comme j’avais fait halte près d’un réservoir d’eau, pour leur donner à boire et les laisser paître dans le voisinage, je vis s’avancer de mon côté un derviche. Et ce derviche m’aborda d’un air cordial et, après les salams