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les rencontres… (le maître d’école…)
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Et moi, je fus bien sensible à ce procédé de mes élèves, et pour leur montrer ma satisfaction, je leur donnai un jour de congé, sans me douter que tout cela n’avait été combiné qu’à cette seule fin. Mais qui peut jamais deviner toute la malice qui se cache dans la poitrine des enfants ?

Quant à moi, je passai toute cette journée-là dans les transes, bien que la vue de l’argent qui m’était venu d’une manière si inattendue me donnât quelque plaisir. Et le lendemain, l’élève moniteur revint me voir, et, en m’apercevant, il s’écria : « Qu’Allah éloigne de toi tout mal, ô notre maître ! Mais tu es encore bien plus jaune de teint que dans la journée d’hier ! Repose-toi ! repose-toi ! Et ne te préoccupe pas du reste…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Qu’Allah éloigne de toi tout mal, ô notre maître ! Mais tu es encore bien plus jaune de teint que dans la journée d’hier. Repose-toi, repose-toi ! Et ne te préoccupe pas du reste ! » Et moi, fort impressionné des paroles du malin garçon, je dis en moi-même : « Soigne-toi bien, ô maître, soigne-toi bien aux frais