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les mille nuits et une nuit

Ses pauvres, je ne manquai point d’en user pour faire les largesses et les aumônes prescrites. Et c’est pourquoi tu m’as vu donner cette aumône au mendiant, sur le pont de Baghdad.

Et telle est mon histoire !

Lorsque le khalifat eut entendu ce récit du cheikh généreux, il lui dit : « Certes, ô cheikh Hassân, les voies de la destinée sont merveilleuses, et, comme preuve à l’appui de ce que tu m’as raconté, je vais te montrer quelque chose ! » Et il se tourna vers le vizir du Trésor et lui dit quelques mots à l’oreille. Et le vizir sortit, mais pour rentrer au bout de quelques instants, avec un petit étui à la main. Et le khalifat le prit, l’ouvrit, et en montra le contenu au cheikh, qui reconnut aussitôt la gemme salomonique cédée au joaillier juif. Et Al-Rachid lui dit : « Elle est entrée dans mon trésor, le jour même que tu l’as vendue au juif. »

Puis il se tourna vers le quatrième personnage, qui était le maître d’école estropié à la bouche fendue, et lui dit : « Raconte ce que tu as à nous raconter. » Et l’homme, après avoir embrassé la terre entre les mains du khalifat, dit :