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les rencontres… (le cheikh…)
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la fin de votre journée. De cette manière, vous avez la certitude de gagner largement le pain de votre famille, sans jamais être en peine du lendemain. Et voilà pourquoi je vous ai assemblés dans ce local. Et c’est là ce que j’avais à vous dire. Mais Allah est plus généreux et plus magnanime ! »

Et les cordiers me remercièrent et me louèrent pour mes bonnes intentions à leur égard, et acceptèrent ce que je leur proposais. Et depuis lors ils continuèrent à travailler pour mon compte, dans la tranquillité, heureux d’assurer leur vie et celle de leurs enfants. Et moi-même, grâce à cette organisation, je ne fis qu’accroître mes revenus et consolider ma situation.

Or, il y avait déjà quelque temps que j’avais abandonné mon ancienne pauvre maison pour m’établir dans une autre que j’avais fait bâtir à grands frais, au milieu des jardins, quand Si Saâd et Si Saâdi pensèrent enfin à venir prendre des nouvelles du pauvre cordier Hassân qu’ils connaissaient. Et leur étonnement fut extrême quand nos anciens voisins, qu’ils interrogèrent en voyant ma boutique fermée comme si j’étais mort, leur eurent annoncé que non seulement j’étais encore vivant mais que j’étais devenu l’un des marchands les plus riches de Baghdad, que j’habitais un merveilleux palais au milieu des jardins, et qu’on ne m’appelait plus Hassân le cordier, mais Si Hassân le Magnifique.

Alors, s’étant fait donner des indications précises sur le lieu où se trouvait mon palais, ils s’y dirigèrent et ne tardèrent pas à arriver devant le grand portail qui donnait accès aux jardins. Et le portier