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les mille nuits et une nuit

après lui avoir raconté le résultat de son voyage, il lui dit : « Et maintenant, ô Giafar, dis-moi ce que je dois faire pour reconnaître les bons procédés d’Aboulcassem ! Tu sais que la reconnaissance des rois doit surpasser le plaisir qu’on leur a fait. Si je me contente d’envoyer au magnifique Aboulcassem ce que j’ai de plus rare et de plus précieux dans mon trésor, ce sera fort peu de chose pour lui. Comment donc pourrai-je le vaincre en générosité ? » Et Giafar répondit : « Ô émir des Croyants, le seul moyen dont tu disposes pour payer ta dette de reconnaissance, c’est de nommer Aboulcassem roi de Bassra ! » Et Al-Rachid répondit : « Tu dis vrai, ô mon vizir, c’est là le meilleur moyen de m’acquitter envers Aboulcassem. Et tu vas tout de suite partir pour Bassra et lui remettre les patentes de sa nomination, puis le conduire ici afin que nous puissions le fêter dans notre palais ! » Et Giafar répondit par l’ouïe et l’obéissance, et partit sans retard pour Bassra. Et Al-Rachid alla trouver Sett Zobéida dans son appartement, et lui fit présent de la jeune fille, de l’arbre et du paon, ne gardant pour lui que la coupe. Et Zobéida trouva la jeune fille si charmante, qu’elle dit à son époux, en souriant, qu’elle l’acceptait avec plus de plaisir encore que les autres présents. Puis elle se fit narrer les détails de ce voyage étonnant.

Quant à Giafar, il ne tarda pas à revenir de Bassra avec Aboulcassem, qu’il avait pris soin de mettre au courant de ce qui était arrivé et de l’identité de l’hôte qu’il avait hébergé dans sa demeure. Et quand le jeune homme fut entré dans la salle du trône, le khalifat se leva en son honneur, s’avança au-devant