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les mille nuits et une nuit

qu’elle est la seule chose dont puisse être fière la créature. Car tous les biens de la terre et tous les dons de l’esprit et toutes les qualités de l’âme ne sont pour l’homme qu’un simple prêt du Très-Haut — qu’il soit exalté ! Et l’homme ne doit pas plus s’enorgueillir de ce prêt que l’arbre d’être chargé de fruits ou la mer de recevoir les eaux du ciel. Quant aux louanges que te mérite ta munificence, laisse-les plutôt faire à tes sujets qui remercient sans cesse le ciel de les avoir fait naître dans ton empire, et qui n’ont d’autre plaisir que de prononcer ton nom avec gratitude ! » Puis il ajouta : « D’ailleurs, ô mon seigneur, ne crois point que tu sois le seul qu’Allah ait couvert de ses inestimables dons ! Sache, en effet, qu’il y a dans la ville de Bassra un jeune homme qui, bien que simple particulier, vit avec plus de faste et de magnificence que les plus puissants rois. Il s’appelle Aboulcassem, et nul prince au monde, y compris l’émir des Croyants lui-même, ne l’égale en largesse de paume et en générosité…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT VINGT-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Il s’appelle Aboulcassem, et nul prince au