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histoire de gerbe-de-perles
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pour toute réponse, ma protectrice me montra du doigt à Gerbe-de-Perles, en me faisant signe d’approcher. Et je sortis de l’ombre où je me tenais. En me voyant, ma bien-aimée ne montra ni honte ni embarras, mais elle vint à moi, blanche et émouvante, et se jeta dans mes bras comme un enfant dans les bras de sa mère. Et je crus tenir contre mon cœur toutes les houris du Paradis. Et je ne savais, ô mon seigneur, tant elle était tendre de partout et fondante, si elle n’était point une motte de beurre fin ou une pâte d’amandes. Béni soit Celui qui l’a formée ! Mes bras n’osaient appuyer sur le corps enfantin. Et une vie nouvelle de cent ans entra en moi avec son baiser.

Et nous restâmes ainsi enlacés je ne sais pendant combien de temps. Car je crois bien que je devais être dans l’extase ou quelque chose d’approchant…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et nous restâmes ainsi enlacés je ne sais pendant combien de temps. Car je crois bien que je devais être dans l’extase ou quelque chose d’approchant.

Mais lorsque je revins un peu à la réalité, je