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les mille nuits et une nuit

ait de malentendu à ce sujet ! » Et moi je répondis, en levant les bras : « Qu’Allah te garde et te conserve dans la voie de la rectitude, ô ma maîtresse secourable ! Hé, par ta vie ! mes intentions pourraient-elles donc être autrement que pures et désintéressées ? Je ne souhaite en effet qu’une chose, et c’est de revoir ta bienheureuse sœur Gerbe-de-Perles, simplement pour que mes yeux se réjouissent de sa vue et que mon cœur languissant revienne à la vie. Cela seulement, et rien de plus ! Et Allah le Tout-Voyant est témoin de mes paroles et n’ignore rien de mes pensées ! » Alors elle me dit : « En ce cas, ya Abou’l Hassân, je n’épargnerai rien pour te faire parvenir au but licite de tes souhaits ! »

Et, ayant ainsi parlé, elle frappa dans ses mains, et dit à la petite esclave qui accourut à ce signal : « Va trouver ta maîtresse Gerbe-de-Perles, et dis-lui : « Ta sœur Pâte-d’Amandes t’envoie le salam et te prie d’aller la trouver sans retard, car elle se sent, cette nuit, la poitrine rétrécie, et il n’y a que ta seule présence pour la lui dilater. Et, en outre, il y a entre toi et elle un secret ! » Et l’esclave se hâta d’aller exécuter l’ordre.

Et bientôt, ô mon seigneur, je la vis entrer dans sa beauté, avec sa grâce tout entière. Et elle était enveloppée, pour tout vêtement, d’un grand voile de soie bleue ; et elle avait les pieds nus et les cheveux écroulés.

Or, elle ne m’aperçut pas d’abord, et dit à sa sœur Pâte-d’Amandes : « Me voici, ma chérie. Je sors du hammam, et n’ai pu encore me vêtir. Mais dis-moi vite quel est le secret qui est entre moi et toi ! » Et,