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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Alors moi, ô émir des Croyants, je jurai à l’enfant, par les serments les plus sacrés, que j’étais éperdument amoureux de sa maîtresse, et que certainement je mourrais si je ne la voyais pas tout de suite. Et l’eunuque enfant me dit : « Puisqu’il en est ainsi, ô mon maître Abou’l Hassân, je te suis tout acquis. Et je ne veux pas tarder davantage à t’aider à avoir une entrevue avec ma maîtresse ! » Et il me quitta en me disant : « Je vais revenir dans un instant. »

Et, en effet, il ne tarda pas à venir me retrouver chez le tailleur. Et il tenait un paquet qu’il déplia ; et il en fit sortir une tunique de lin brodée d’or fin et un manteau qui était un des manteaux du khalifat lui-même, comme j’ai pu le remarquer par les signes qui le distinguaient et par le nom inscrit sur la trame, en lettres d’or, et qui était le nom d’Al-Môtawakkil Ala’llah. Et le petit eunuque me dit : « Je t’apporte, ô mon maître Abou’l Hassân, l’habillement dont se vêt le khalifat lorsqu’il se rend le soir dans le harem. » Et il m’obligea à m’en vêtir, et me dit : « Une fois arrivé dans la longue galerie intérieure, où sont les appartements privés des favorites, tu auras bien soin, en passant, de prendre dans le fla-