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histoire d’ali baba…
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same, ouvre-toi ! » Et, de même qu’autrefois, la porte, obéissant aux trois mots, et comme mue par des serviteurs invisibles, s’ouvrit à même le rocher, et laissa le passage libre à Ali Baba, à son fils et à la jeune Morgane. Et Ali Baba constata qu’en effet rien n’avait changé depuis sa dernière visite au trésor, et fut bien fier de montrer à Morgane et à son époux les fabuleuses richesses dont il devenait désormais l’unique tenancier.

Et lorsqu’ils eurent tout examiné dans la caverne, ils remplirent d’or et de pierreries les trois grands sacs qu’ils avaient apportés, et s’en retournèrent chez eux, après avoir prononcé la formule de fermeture. Et, depuis lors, ils vécurent dans la paix et les félicités, en usant avec modération et prudence des richesses que leur avait octroyées le Donateur, qui est le Seul Grand, le Généreux. Et c’est ainsi qu’Ali Baba, le bûcheron propriétaire de trois ânes pour toute fortune, devint, grâce à sa destinée et à la bénédiction, l’homme le plus riche et le plus honoré de sa ville natale. Or, gloire à Celui qui donne sans compter aux humbles de la terre !


— « Et voilà, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, tout ce que je sais de l’histoire d’Ali Baba et des quarante voleurs. Mais Allah est plus savant ! »

Et le roi Schahriar dit : « Certes, Schahrazade, cette histoire est une étonnante histoire ! Et la jeune Morgane