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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTIÈME NUIT

Elle dit :

… Et, après le mariage de son fils, Ali Baba, qui avait appris la prudence et suivait désormais les conseils de Morgane et écoutait attentivement ses avis, s’abstint encore quelque temps de retourner à la caverne, de peur d’y rencontrer les deux voleurs dont il ignorait le sort, et qui en réalité avaient été, comme tu le sais, ô Roi fortuné, exécutés sur l’ordre de leur capitaine. Et ce ne fut qu’au bout d’un an, lorsqu’il fut tout à fait tranquille de ce côté-là, qu’il se décida à aller, en compagnie de son fils et de l’avisée Morgane, visiter la caverne. Et Morgane, qui observait toutes choses sur la route, vit, en arrivant au rocher, que les arbrisseaux et les grandes herbes obstruaient entièrement le petit sentier qui en faisait le tour, et que, d’autre part, sur le sol, il n’y avait aucune trace de pas humains ni aucun vestige de chevaux. Et elle en conclut que personne n’était venu là, depuis longtemps. Et elle dit à Ali Baba : « Ô mon oncle, il n’y a pas d’inconvénient. Nous pouvons entrer, sans courir de risque, là dedans ! »

Alors Ali Baba, étendant la main vers la porte de pierre, prononça la formule magique, disant : « Sé-