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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT CINQUANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il s’envola et s’enfonça dans la nuit, anéantissant sous ses pas la distance. Et, arrivé dans sa caverne, il se perdit dans les noires réflexions au sujet de ce qui lui restait à faire désormais pour venger tout ce qu’il avait à venger. Et, pour le moment, voilà pour lui !

Quant à Morgane, qui venait de sauver la maison de son maître et les vies qui s’y abritaient, une fois qu’elle se fut rendu compte que tout danger était conjuré par la fuite du faux marchand d’huile, elle attendit tranquillement que le jour se levât, pour aller réveiller son maître Ali Baba. Et, une fois qu’il se fut habillé, croyant qu’on ne l’avait réveillé de si bonne heure que pour qu’il allât au hammam, Morgane le conduisit devant les jarres, et lui dit : « Ô mon maître, enlève le premier couvercle et regarde ! » Et Ali Baba, ayant regardé, fut à la limite de l’effroi et de l’horreur. Et Morgane se hâta de lui raconter tout ce qui s’était passé, depuis le commencement jusqu’à la fin, sans omettre un détail. Mais il n’y a point d’utilité à le répéter. Et elle lui raconta également l’histoire des marques blanches et des rouges sur les portes, dont elle n’avait pas jugé à propos de