Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire d’ali baba…
279

dinaire, quand ils traînaient leurs pieds. Car si Ali Baba, comme tous les conducteurs d’ânes, gratifiait ses bêtes d’appellations telles que : « ô religion du zebb ! » ou « l’histoire de ta sœur ! » ou « fils d’enculé ! » ou « vente d’entremetteuse ! », ce n’était point certes pour les offusquer, car il les aimait à l’égal de ses enfants, c’était simplement pour leur faire entendre raison. Mais cette fois il sentit qu’il ne pouvait, en toute justice, leur appliquer de tels qualificatifs, quand ils portaient sur eux plus d’or qu’il n’y en avait dans la cassette du sultan. Et, sans les bousculer autrement, il reprit avec eux le chemin de la ville…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT CINQUANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Et, sans les bousculer autrement, il reprit avec eux le chemin de la ville.

Or, en arrivant devant sa maison, Ali Baba trouva la porte fermée en dedans avec le gros loquet en bois, et se dit : « Si j’essayais sur elle la vertu de la formule ? » Et il dit : « Sésame, ouvre-toi ! » Et aussitôt la porte, se séparant d’avec son loquet, s’ouvrit toute grande. Et Ali Baba, sans annoncer autrement