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la malice des épouses (le marchand…)
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pourquoi m’abandonner seule ici avec la cuisante douleur de ton absence ? » Et l’astronome, ayant entendu ces paroles, se dit : « Par Allah ! mon épouse n’a pas sa seconde parmi les élues de l’espèce féminine. » Et il répondit à son épouse : « Ô lumière de l’œil, toi ne te chagrine pas à cause de cette absence qui ne doit durer que quatre jours ou peut-être six. Et ne songe qu’à te soigner et à te bien porter. » Et l’épouse se mit à pleurer et à gémir, en disant : « Oh, que je souffre ! oh, que je suis malheureuse, et abandonnée, et peu aimée ! » Et l’astronome s’essaya du mieux qu’il put à la calmer, lui disant : « Calme ton âme, et rafraîchis tes yeux. Je t’apporterai, à mon retour, de beaux cadeaux de retour ! » Et, la laissant dans les larmes de la désolation, évanouie entre les bras des négresses, il s’en alla en sa voie. Mais, au bout de deux heures, il revint sur ses pas, et entra doucement par la petite porte du jardin, et alla se poster à un endroit qu’il connaissait, et d’où il pouvait tout voir dans la maison sans être vu…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT CINQUANTIÈME NUIT NUIT

Elle dit :

… à un endroit qu’il connaissait et d’où il pouvait tout voir dans la maison sans être vu.