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la malice des épouses (le pâtissier)
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ce que le père des assauts, qui n’était jamais en défaut, cessât de lui-même de jouer du chalumeau.

Et, au matin du quatrième jour, le saïss dit à l’adolescente, épouse du kaïem-makam : « Les trois jours de permission sont écoulés. Levons-nous et allons à la maison de ton époux. » Mais elle répondit : « Que non ! Quand on a trois jours de permission, c’est pour en prendre trois autres ! Eh quoi ! nous n’avons pas encore eu raisonnablement le temps de nous réjouir vraiment, moi de prendre mon plein de toi, et toi de prendre ton plein de moi. Quant à cet absurde entremetteur, laissons-le se morfondre tout seul à la maison, avec lui-même pour compagne et édredon, et replié sur lui-même, comme font les chiens, avec sa tête enfoncée entre ses deux jambes ! »

Ainsi elle dit, et ainsi ils firent. Et ils passèrent encore ensemble trois jours nouveaux, fornicant et copulant, à la limite des ébats et de la jubilation. Et, au matin du septième jour, ils s’en allèrent à la maison du kaïem-makam, qu’ils trouvèrent assis bien soucieux, ayant en face de lui une vieille négresse qui lui parlait. Et l’infortuné bonhomme, qui était loin de soupçonner les débordements de la perfide, la reçut avec cordialité et affabilité, et lui dit : « Béni soit Allah qui te ramène saine et sauve ! Pourquoi tout ce retard, ô fille de l’oncle ? Tu nous as occasionné une bien grande inquiétude ! » Et elle répondit : « Ô mon maître, on m’a confié, chez la défunte, l’enfant de la maison afin que je le console, et que je le dédommage de son sevrage. Et ce sont les soins donnés à cet enfant qui m’ont retenue jusqu’à maintenant. » Et le kaïem-makam dit : « La