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les mille nuits et une nuit

princesse et sur celles qui l’entouraient, répondit, sans hésiter : « Ô princesse, tu ressembles à une idole, et celles qui t’entourent ressemblent aux servantes de l’idole. Et tu ressembles également au soleil, et les jeunes filles qui t’entourent, aux rayons du soleil. Et tu ressembles aussi à la lune, et ces jeunes filles, aux étoiles qui servent de cortège à la lune. Et je te compare enfin au mois de Nissân, qui est le mois des fleurs, et toutes ces jeunes filles, aux fleurs qu’il vivifia de son souffle ! »

Lorsque la princesse eut entendu cette réponse, que la foule avait accueillie avec un murmure d’admiration, elle se montra satisfaite, et dit : « Tu as excellé, ô jeune homme, et ta première réponse ne te mérite pas la mort. Mais puisque tu as su résoudre ma première question, en nous comparant, moi et ces jeunes filles, d’abord à une idole et aux servantes de l’idole, ensuite au soleil et aux rayons du soleil, puis à la lune et aux étoiles qui font cortège à la lune, et enfin au mois de Nissân et aux fleurs qui naissent au mois de Nissân, je ne te poserai point de questions trop compliquées ni trop difficiles à résoudre. Et je te demanderai d’abord de me dire ce que signifient à la lettre ces mots :

« Donne à l’épousée d’Occident le fils du roi d’Orient, et un enfant naîtra d’eux qui sera le sultan des beaux visages. »

Et l’adolescent, sans hésiter un instant, répondit : « Ô princesse, ces mots renferment tout le secret de la pierre philosophale, et ils veulent dire mystiquement ceci :

« Fais corrompre par l’humidité qui vient de l’Oc-