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les mille nuits et une nuit

les laissa dans la cour du palais, et demanda à être introduit dans la salle du trône, pour parler au roi. Et, comme il avait un aspect noble et beau, il fut introduit aussitôt dans la salle des audiences. Et il rendit ses hommages au sultan qui, l’ayant regardé, vit, à n’en pas douter, qu’il était le fils de grands de la terre, et lui dit : « Que souhaites-tu ô jeune homme de clarté ? » Et l’adolescent, après avoir embrassé une seconde fois la terre entre les mains du roi, répondit : « Ô mon maître, j’ai avec moi un captif, pieux et craignant le Seigneur, un modèle d’honnêteté et d’honneur ; et j’ai également avec moi une captive, agréable de caractère et douce de manières et gracieuse de langage et pleine de toutes les qualités requises d’une esclave. Et tous deux ont connu de meilleurs jours, et se trouvent maintenant poursuivis par le destin. C’est pourquoi je désire les vendre à Ta Hautesse, afin qu’ils soient des serviteurs entre tes pieds et des esclaves à ta disposition, comme nous sommes tous trois tes biens mobiliers. »

Lorsque le roi eut entendu de la bouche de l’adolescent ces paroles dites avec un délicieux accent, il lui dit : « Ô adolescent sans pareil, qui viens à nous peut-être du ciel, puisque les deux captifs dont tu me parles sont ta propriété, ils ne peuvent que me plaire. Hâte-toi d’aller me les chercher, afin que je les voie et les achète de toi ! » Et l’adolescent retourna auprès du roi pauvre qui était son père, et de la reine pauvre qui était sa mère, et, les prenant tous deux par la main, tandis qu’ils obéissaient, il les amena en présence du roi.