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PAROLES SOUS LES
QUATRE-VINGT-DIX-NEUF TÊTES COUPÉES


Il est raconté — mais Allah seul sait distinguer le réel et l’irréel, et les différencier infailliblement ! — qu’il y avait, en l’antiquité du temps, dans une ville d’entre les villes des Roums anciens, un roi d’un haut rang et d’un mérite signalé, un maître de pouvoir et de puissance, de forces et d’armées. Et ce roi avait, plus précieux que tous ses trésors, un fils adolescent qui était parfaitement beau. Et cet adolescent, fils de roi, n’était pas seulement beau à la perfection, mais il était doué d’une sagesse qui émerveillait la terre. Et, du reste, cette histoire ne sera que la confirmation de cette sagesse admirable et de cette beauté de l’adolescent princier.

Et, pour mettre ces qualités à l’épreuve, Allah Très-Haut fit tourner le temps du côté néfaste, sur les jours du roi et de la reine, père et mère de l’adolescent. Et de roi et de reine qu’ils étaient, au comble de la puissance et des richesses, ils se réveillèrent un jour dans leur palais vide, plus pauvres et plus misérables que les mendiants sur la route de