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les mille nuits et une nuit

m’avais pas demandé la fille de mon oncle en mariage, je te l’aurais accordée pour te marquer le contentement que j’éprouve de tes paroles ! » Et il fit tomber ses chaînes à l’instant, et lui dit : « Tu seras désormais mon troisième chambellan ; et je vais donner les ordres pour la célébration de tes noces avec la princesse dont tu connais déjà les avantages. »

Et le jeune homme baisa la main du généreux sultan. Et ils sortirent tous du maristân et se rendirent au palais, où, à l’occasion des deux précédentes réconciliations et du mariage du jeune homme avec la princesse, de grandes fêtes furent données et de grandes réjouissances publiques. Et tous les habitants de la ville, petits et grands, furent engagés à prendre part aux festins qui devaient durer quarante jours et quarante nuits, en l’honneur du mariage de la fille du sultan avec le disciple du sage, et de la réunion de ceux que le sort avait désunis.

Et ils vécurent tous dans les délices intimes et les joies de l’amitié, jusqu’à l’inévitable séparation.


— Et telle est, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, l’histoire compliquée de l’Adultérin sympathique, qui était sultan et qui devint derviche errant pour ensuite être choisi comme vizir par Mahmoud le sultan, et de ce qui lui arriva avec son ami et avec les trois jeunes gens enfermés comme fous dans le maristân. Mais Allah est plus grand, et plus généreux et plus savant ! » Puis elle ajouta, sans s’arrêter : » Mais ne crois point que cette histoire