Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de l’adultérin… (troisième fou)
213

nous ne pouvons le tuer. Mais nous pouvons l’enchaîner pour le reste de ses années ! » Et elle dit aux eunuques : « Prenez-le et conduisez-le au maristân, et mettez-lui une chaîne au cou, et rivez la chaîne au mur. Et dites aux gardiens que, s’ils le laissent s’échapper, leur mort sera sans recours ! »

Et aussitôt les eunuques, ô mon seigneur, m’emmenèrent, alors que j’avais le nez bien long, et me jetèrent dans ce maristân, où je rencontrai mes deux anciens compagnons, qui sont maintenant tes honorables chambellans. Et telle est mon histoire ! Et tel est, ô mon seigneur le sultan, le motif de mon emprisonnement dans cette prison de fous, et de cette chaîne qui est à mon cou. Et je t’ai raconté tout, d’un bout à l’autre bout, et c’est pourquoi j’espère d’Allah et de toi que mon errement est absous, et que ta bonté va me tirer de dessous ces verrous, pour me mettre n’importe où en dehors de cet écrou. Et le mieux est que je devienne l’époux de la princesse dont je suis fou. Et le Très-Haut est au-dessus de nous ! »

— Lorsque le sultan Mahmoud eut entendu cette histoire, il se tourna vers son vizir, l’ancien sultan-derviche, et lui dit : « Voilà comment le destin a conduit les événements de notre famille ! Car la princesse, dont est amoureux ce jeune homme, est la dernière fille du sultan défunt, père de mon épouse ! Et maintenant il ne nous reste plus qu’à donner à cet événement la suite qu’il comporte. » Puis il se tourna vers le jeune homme et lui dit : « En vérité, ton histoire est une étonnante histoire, et si même tu ne