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les mille nuits et une nuit

second chambellan, et qui sera désormais mon commensal et mon compagnon de coupe. Car je connais son histoire et le malentendu passager qui a eu lieu entre vous deux. Mais désormais la chose ne se répétera plus, car il est maintenant reposé et ragaillardi. » Et l’adolescente répondit : « J’écoute et j’obéis ! Et, du moment qu’il est sous ta sauvegarde et ta garantie, et que tu m’assures qu’il est rétabli, je consens à vivre de nouveau avec lui ! » Et le sultan lui dit : « Grâces te soient rendues, ô fille de l’oncle ! Tu lèves un gros poids que j’avais sur le cœur ! » Et il ajouta : « Permets-nous seulement de l’emmener pour une heure de temps. Car nous avons à écouter ensemble une histoire qui doit être tout à fait extraordinaire ! » Et il prit congé d’elle et sortit avec le jeune homme, devenu son second chambellan, avec son vizir et avec son premier chambellan.

Et, quand ils furent arrivés au maristân, ils allèrent s’asseoir à leur place, en face du troisième jeune homme, qui les attendait sur des tisons enflammés, et qui, la chaîne au cou, commença aussitôt en ces termes son histoire :


HISTOIRE DU TROISIÈME FOU


« Sache, ô mon souverain maître, et toi, ô vizir de bon conseil, et vous, honorés chambellans, mes