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histoire de l’adultérin… (deuxième fou)
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au hammam, où l’on me fit prendre un bain de propreté et de rafraîchissement. Après quoi, revêtu de fins habits, et parfumé à l’ambre chinois, je fus conduit dans les appartements intérieurs où m’attendait, nonchalamment étendue sur un lit de brocart, l’adolescente de mes désirs et du parfait amour.

Or, dès que nous fûmes seuls, elle me dit : « Viens par ici, viens, ô timbale ! Par Allah ! faut-il que tu sois un nigaud de l’extrême extrémité des nigauds, pour avoir refusé naguère une nuit semblable à celle-ci ! Mais, pour ne pas te troubler, je ne te rappellerai pas le passé. » Et moi, ô mon seigneur, à la vue de cette adolescente déjà toute nue, et toute blanche et si fine, et de la richesse de ses parties délicates, et de la grosseur de son derrière dodu, et de l’excellente qualité de ses divers attributs, je sentis se réparer en moi tous mes retards passés, et je reculai pour sauter. Mais elle m’arrêta d’un geste et d’un sourire, et me dit : « Avant le combat, ô cheikh, il faut que je sache si tu connais le nom de ton adversaire. Comment s’appelle-t-il ? » Et je répondis : « La source des grâces ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Le père de la blancheur ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Le doux-viandu ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Le sésame décortiqué ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Le basilic des ponts ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Le mulet rétif ! » Elle dit : « Que non ! » Je dis : « Hé, par Allah, ô ma maîtresse, je ne connais plus qu’un nom encore, et c’est tout : l’auberge de mon père Mansour ! » Elle dit : « Que non ! » et ajouta : « Ô timbale, que font-ils donc appris, les savants théologiens et les maîtres gram-