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histoire de l’adultérin… (deuxième fou)
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puisque je l’avais acceptée pour épouse de mon propre mouvement. Car c’était bien moi, avec mon propre œil, qui avais, chaque fois, interrompu le père, pour m’écrier : « J’en suis satisfait ! j’en suis satisfait ! » Et je me disais : « Eh, oui ! la voilà bien, l’adolescente du parfait amour ! Ah ! meurs ! meurs ! meurs ! ah, idiot ! ah, stupide bœuf ! ah, lourd cochon ! » Et je me mordais les doigts, et me pinçais les bras en silence. Et une colère contre moi-même fermentait en moi d’heure en heure, et je passai toute cette nuit de mon destin, à contre-poil, tout comme si j’eusse été au milieu des tortures, dans la prison du Mède ou du Déilamite…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUARANTIÈME NUIT

Elle dit :

… Et je passai toute cette nuit de mon destin, à contre-poil, tout comme si j’eusse été au milieu des tortures, dans la prison du Mède ou du Déilamite.

Aussi, dès l’aube, je me hâtai de fuir la chambre de mes noces, et de courir au hammam me purifier du contact de cette épouse d’horreur. Et, après avoir fait mes ablutions suivant le cérémonial du Ghôsl, pour les cas d’impureté, je me laissai aller à som-