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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT TRENTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … car, dans ce quartier de la ville, il y a plus d’un visage, de femme mariée ou de vierge, si beau qu’il séduirait l’ascète le plus religieux. Et moi je crains beaucoup pour la paix de ton cœur. »

Et moi, là-dessus, je pensai : « Par Allah, cette vieille femme est de bon conseil. » Et je consentis à ce qu’elle me demandait. Alors elle me banda les yeux avec le foulard, et m’empêcha ainsi de voir. Puis elle me prit par la main, et marcha avec moi jusqu’à notre arrivée devant une maison, dont elle heurta la porte avec l’anneau de fer. Et on nous ouvrit à l’instant, de l’intérieur. Et dès que nous fûmes entrés, ma vieille conductrice m’enleva le bandeau, et je m’aperçus avec surprise que j’étais dans une demeure décorée et meublée avec tout le luxe des palais des rois. Et, par Allah ! ô notre maître le sultan, de ma vie je n’avais vu la pareille, ni rêvé quelque chose d’aussi merveilleux.

Quant à la vieille, elle me pria de l’attendre dans la pièce où je me trouvais, et qui donnait sur une salle plus belle à galerie. Et, me laissant seul dans cette pièce, d’où je pouvais voir tout ce qui se passait dans l’autre, elle s’en alla.