Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
les mille nuits et une nuit

et de me le rendre. Ce qui fut exécuté sur-le-champ. Et aussitôt, ô mon frère, que ce bracelet fut entre mes doigts, le roi et toute sa suite…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT TRENTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

… Et aussitôt, ô mon frère, que ce bracelet-talisman fut entre mes doigts, le roi et toute sa suite de mains disparurent, et je me retrouvai vêtu de mes riches habits, au milieu de mon palais, dans la chambre même de mon épouse. Et je la trouvai plongée dans un profond sommeil. Mais dès que j’eus rattaché le bracelet à son bras, elle s’éveilla et poussa un cri de joie en me voyant. Et moi, comme si rien ne s’était passé entre temps, je m’étendis contre elle. Et le reste est le mystère de la foi musulmane, ô mon frère.

Et, le lendemain, son père et sa mère furent à la limite de la joie de me savoir revenu de mon absence et oublièrent, tant était grande leur joie de savoir réduite la virginité de leur fille, de m’interroger à ce sujet. Et depuis lors nous vécûmes tous dans la paix, la concorde et l’harmonie.

Et, quelque temps après mon mariage, le sultan, mon oncle, père de mon épouse, mourut sans laisser