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histoire de l’adultérin… (le singe…)
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sires, et ce que je puis te donner en échange. Car les rois ne doivent point être en retard de largesses et de savoir-vivre ! » Et moi, sans attendre davantage, je répondis : « Ô roi du temps, mon souhait est de devenir ton connexe et ta parenté à travers cette perle cachée, cette fleur encalicée, cette vierge scellée et cette dame en ses voiles enfermée, ta fille aînée ! »

Lorsque le sultan eut entendu mes paroles et compris ma demande, il me regarda une heure de temps, et me répondit : « Il n’y a pas d’inconvénient ! » Puis il se tourna vers son vizir et lui dit : « Toi, que penses-tu de la demande de cet éminent seigneur ? Pour ma part, je le trouve tout à fait seyant ! Et je reconnais, à certains signes de sa physionomie, qu’il est envoyé par le destin pour être mon gendre ! » Et le vizir interrogé, répondit : « Les paroles du roi sont sur notre tête ! Et le seigneur n’est point une connexité indigne de notre maître ni une parenté à rejeter. Loin de là ! Mais peut-être vaudrait-il mieux lui demander une preuve, autre que ce cadeau, de sa puissance et de sa capacité ! » Et le sultan lui dit : « Comment dois-je agir en cette affaire ? Conseille-moi, ô vizir. » Il dit : « Mon avis, ô roi du temps, est de lui montrer le plus beau diamant du trésor, et de ne lui accorder en mariage la princesse, ta fille, que sous la condition qu’il apportera, pour présent de noces, un diamant de la même valeur. »

Alors moi, bien que violemment ému de tout cela dans mon intérieur, je demandai au sultan : « Si je t’apporte une pierre qui soit la sœur de celle-ci et sa