Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT TRENTE ET UNIÈME NUIT

La petite Doniazade dit à Schahrazade : « Par Allah sur toi, ô ma sœur, si tu n’as pas sommeil, de grâce ! hâte-toi de nous dire ce que devint l’ancien sultan, fils adultérin du cuisinier ! » Et Schahrazade dit : « De tout cœur, et comme hommage dû à ce Roi magnanime, notre maître ! » Et elle continua l’histoire en ces termes :

… Pour ce qui est de l’ancien sultan, son histoire ne fait que commencer, car voici !

Une fois qu’il eut abdiqué son trône et sa puissance entre les mains du troisième généalogiste, l’ancien sultan revêtit l’habit de derviche pèlerin et, sans s’attarder à des adieux, devenus pour lui fort négligeables, et sans rien emporter avec lui, il se mit en route vers le pays d’Égypte, où il comptait vivre dans l’oubli et la solitude, en réfléchissant sur sa destinée. Et Allah lui écrivit la sécurité, et, après un voyage plein de fatigues et de périls, il arriva dans la ville splendide du Caire, cette immense cité si différente des villes de son pays, et dont le tour demande pour le moins trois journées et demi de marche. Et il vit qu’elle était vraiment une des quatre merveilles du monde, en comptant le pont de Sanja, le phare d’Al-Iskandaria et la mosquée des Ommiades à Damas. Et il trouva qu’il était loin d’avoir exagéré les beautés de cette ville et de ce pays,