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les mille nuits et une nuit

tan : « J’ai vu et j’ai su ! » Et le sultan lui demanda : « Qu’as-tu vu, ô homme, et qu’as-tu su ? » Et le généalogiste répondit : « J’ai vu, ô roi du temps, que ce cheval est effectivement d’une beauté rare et d’une excellente race, que ses proportions sont harmonieuses et son allure pleine de fierté, que sa puissance est très grande, et son action idéale ; que l’épaule est très fine, l’encolure superbe, la selle haute, les jambes d’acier, la queue levée et formant un arc parfait, et la crinière lourde, épaisse et balayant le sol ; et, quant à la tête, elle a toutes les marques distinctives qui sont essentielles dans la tête d’un cheval du pays des Arabes, elle est large, et non petite, développée dans les hautes régions, avec une grande distance des oreilles aux yeux, une grande distance d’un œil à l’autre, et une toute petite distance d’une oreille à l’autre ; et le devant de cette tête est convexe ; et les yeux sont à fleur de tête, et sont beaux comme les yeux des gazelles ; et l’espace autour des yeux est sans poil et laisse à nu, dans leur voisinage immédiat, le cuir noir, fin et lustré ; et l’os des joues est grand et maigre, et celui de la mâchoire est en relief ; et la face, vers le bas, se fait tout de suite étroite et tourne presque en pointe jusqu’à l’extrémité de la lèvre ; et la narine, au repos, reste de niveau avec la face et ne paraît être qu’une fente pincée ; et la bouche a la lèvre inférieure plus large que la lèvre supérieure ; et les oreilles sont larges, longues, fines et délicatement coupées comme les oreilles de l’antilope ; enfin c’est une bête de tous points splendide. Et sa couleur bai-brun est la reine des couleurs. Et, sans aucun