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histoire compliquée de l’adultérin…
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lement de ce que je sais, car la science de la généalogie humaine est si étendue, qu’il me faudrait, pour t’en énumérer rien que les diverses branches, passer ici toute une journée de ma lourde présence sur les yeux de notre maître le sultan. Ainsi, ô mon seigneur, tu vois bien que ma science est plus admirable, et de beaucoup, que celle de mes compagnons, ces deux savants-ci ; car nul homme, sur la face de la terre, ne possède cette science que moi seul, et personne ne l’a jamais possédée avant moi. Mais toute science nous vient d’Allah, toute connaissance est un prêt de Sa générosité, et le meilleur de Ses dons est encore la vertu d’humilité ! »

Et, ayant ainsi parlé, le troisième généalogiste baissa les yeux avec modestie, en s’inclinant de nouveau, et recula au milieu de ses compagnons rangés devant le roi.

Et le roi, à la limite de l’étonnement, se dit : « Par Allah, quelle chose énorme ! Si les assertions de ce troisième-là sont justifiées, il est, sans aucun doute, le savant le plus extraordinaire de ce temps et de tous les temps ! Je vais donc garder ces trois généalogistes dans mon palais, jusqu’à ce qu’une occasion se présente qui nous permette d’essayer leur étonnant savoir. Et si leurs prétentions sont démontrées sans fondement, le pal les attend ! »

Et, ayant ainsi parlé avec lui-même, le sultan se tourna vers son grand-vizir et lui dit : « Qu’on garde à vue ces trois savants, en leur donnant une chambre dans le palais, ainsi qu’une ration de pain et de viande par jour, et de l’eau à discrétion. » Et l’ordre fut exécuté à l’heure et à l’instant. Et les trois amis se