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histoire de kamar et de l’experte halima
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d’or pour le barbier, mon époux, qui est un pauvre homme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade, la fille du vizir, vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-QUATRIÈME NUIT

— Elle dit :

« … et d’apporter avec toi cent dinars d’or pour le barbier, mon époux, qui est un pauvre homme ! » Et Kamar répondit par l’ouïe et l’obéissance, et sortit de la maison du barbier en se répétant, pour les bien graver dans sa mémoire, les instructions de la vendeuse de parfums, épouse du barbier. Et il bénissait Allah qui avait mis sur sa route, comme pierre indicatrice, cette femme de bien.

Et il arriva de la sorte au souk des bijoutiers et orfèvres, où tout le monde se hâta de lui indiquer la boutique du cheikh des joailliers, Osta-Obeid. Et il entra dans la boutique et vit, au milieu de ses apprentis, le joaillier qu’il salua avec la plus grande déférence, en portant la main sur son cœur, sur ses lèvres et sur sa tête, et disant : « La paix sur toi ! » Et Osta-Obeid lui rendit son salam et le reçut avec empressement et le pria de s’asseoir. Et Kamar sortit alors de sa bourse une gemme choisie, mais de l’espèce la moins belle des quatre qu’il possédait, et