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les mille nuits et une nuit

de moi autre chose encore, par exemple que je t’indique quelque moyen de revoir la merveilleuse adolescente, épouse du vieux joaillier ! » Et Kamar répondit : « Ô ma mère, tel est, en effet, le désir intime de mon cœur. Car c’est pour la voir que je suis venu de mon pays, après avoir quitté la demeure où mon absence laisse dans les pleurs un père et une mère qui m’aiment bien. » Et l’épouse du barbier dit : « Dans ce cas, mon fils, dis-moi un peu ce que tu possèdes en fait de choses précieuses et de valeur ! » Il dit : « Ô ma mère, j’ai avec moi, entre autres belles choses, des pierres précieuses de quatre sortes : les pierres de la première sorte valent, chacune, cinq cents dinars d’or ; celles de la seconde sorte valent, chacune, sept cents dinars d’or ; celles de la troisième, huit cent cinquante, et celles de la quatrième, mille dinars d’or, pour le moins, chacune ! » Elle demanda : « Et ton âme est-elle prête à céder quatre de ces pierres, chacune d’une sorte différente ? » Il répondit ; « Mon âme est volontiers prête à céder toutes les pierres que je possède et tout ce que j’ai sous la main ! » Elle dit : « Eh bien, lève-toi, ô fils, ô couronne sur la tête des plus généreux, et va trouver, dans le souk des bijoutiers et des orfèvres, le joaillier Osta-Obeid, et fais exactement ce que je vais te dire ! »

Et elle lui indiqua tout ce qu’elle voulait lui indiquer pour le faire arriver au but désiré, et ajouta : « En toutes choses, il faut de la prudence et de la patience, mon fils. Mais, toi, après avoir fait ce que je viens de t’indiquer, n’oublie pas de venir m’en rendre compte, et d’apporter avec toi cent dinars